Saint-Médard-sur-Ille : très attendu, le procès s'ouvre ce lundi, plus de six ans après l'accident

Le 12 octobre 2011, vers 17h15, un poids lourd s'engageait sur le passage à niveau n°11, à Saint-Médard-sur-Ille. Il était percuté par un TER Rennes - Saint-Malo. L'accident provoquait la mort de deux femmes et un homme, ainsi que 61 blessés. Ce lundi, s'ouvre le procès du chauffeur et de la SNCF.


Le procès de l'accident du passage à niveau de Saint-Médard-sur-Ille se tiendra sur cinq jours à partir de ce lundi 16 avril au tribunal correctionnel de Rennes. Le chauffeur du poids lourd (38 tonnes) percuté par le TER et les deux principales composantes de l'entreprise, SNCF Mobilités et SNCF Réseau, sont poursuivies pour homicides et blessures involontaires.

L'accident remonte au mercredi 12 octobre 2011. À 17h15, un poids lourd, équipé d'une grue de levage, est percuté par un TER au passage à niveau n°11 de Saint- Médard-sur-Ille, sur la ligne Rennes-Saint-Malo. Deux femmes de 43 et 73 ans et un homme de 36 ans, sont tués tandis que 45 personnes sont blessées.

À l'issue de six ans d'enquête, le juge d'instruction a ordonné fin 2017 le renvoi du chauffeur du camion, de SNCF Réseau et de SNCF Mobilités devant le tribunal correctionnel.

Intervenants : - Jean-claude Lebreton, témoin de l'accident ; - Guillaume Pepy, président de la SNCF ; - Marie-Lou Beaupère, victime ; - Colette Hautière, victime ; - Lionel Labourdette, de l'association Solidarités Saint-Médard PN11. Récit : C. Jauneau / Montage : N. Saliou-Tendron

Des responsabilités à déterminer

"La question de la responsabilité première et essentielle" du conducteur de poids lourd, âgé de 41 ans, "n'est pas contestée", estime le juge dans son ordonnance.

Le chauffeur "s'est engagé sur les voies en dépit de l'activation des signaux sonores et lumineux, et s'y est immobilisé trop longtemps", souligne notamment le juge. Cela n'exclut cependant pas une éventuelle responsabilité indirecte de la SNCF, qui résulte de son manquement à sécuriser le passage à niveau malgré une "parfaite conscience et connaissance" de son "caractère accidentogène" en particulier pour les poids lourds, ajoute-t-il.

Des précédents sur ce passage à niveau

Le 26 novembre 2007, une collision entre un camion et un TER avait déjà fait 71 blessés à cet endroit. À la suite de cet accident, le BEA-TT (Bureau d'enquêtes sur les accidents de transport terrestre) avait émis des recommandations de sécurisation, qui n'ont pas toutes été mises en oeuvre. Au cours de l'instruction, la SNCF et le conseil départemental, en charge de la voirie, se sont renvoyé la responsabilité de cette inaction.

La SNCF conteste "de manière assez ferme les faits reprochés", a déclaré à l'AFP Philippe Valent, avocat de SNCF Mobilités. "Il s'agit d'un accident dont les causes sont limpides et ne sont susceptibles d'être attribuées qu'au conducteur du poids lourd", a-t-il ajouté. "Il n'y a aucune faute de notre part. Les pseudo griefs qui nous sont faits n'auraient pas empêché l'accident", a abondé Thierry Dalmasso, avocat de SNCF Réseau.

Un procès d'ampleur attendu par les victimes

Pour Lionel Labourdette, président de l'association Solidarité St Médard PN11. "Ce procès doit servir la sécurité de tout le monde. Il y a beaucoup de choses à faire pour améliorer la sécurité des passages à niveau", a-t-il ajouté.

Pour accueillir un public très nombreux dont les 61 parties civiles et leurs avocats, le tribunal correctionnel a réquisitionné trois salles pour le procès. Un procès hors norme avec des écrans de retransmission, ce qui n'est pourtant pas une première à Rennes.

C'est ce lundi 16 avril que s'ouvre le procès consécutif au drame de Saint-Médard-sur-Ille, ce terrible accident survenu sur le passage à niveau. Une collision entre un TER et un poids-lourd le 12 octobre 2011 faisait trois morts et 45 blessées. Lundi, le procès s'ouvrira devant le tribunal correctionnel de Rennes. Un procès hors norme avec énormément de monde à accueillir. / Intervenant : Rodolphe Jarry, magistrat référent presse


Condamnation de la SNCF pour l'accident de passage à niveau à Allinges
SNCF Mobilités et SNCF Réseau (ex-Réseau ferré de France) avaient été condamnés le 26 juin 2013 à des peines respectives de 200.000 euros et 400.000 euros d'amende pour homicides et blessures involontaires, après la mort de sept collégiens en juin 2008 dans la collision de leur car avec un TER à Allinges (Haute-Savoie). Le tribunal correctionnel de Thonon-les-Bains avait estimé que les deux sociétés publiques n'avaient pas su détecter la "particulière dangerosité du passage à niveau" et qu'elles n'avaient pas pris les mesures de nature à empêcher l'accident.
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